Login

90ème AG de la Cgb La fin du règlement sucre en 2015 pas acceptée ni par Le Maire, ni par Laisné

Les betteraviers sont opposés à la disparition des quotas sucre et du prix minimum comme le prévoit la proposition législative pour la Pac de l’après 2013. Ils dénoncent aussi le verdissement des aides et au niveau national, la « comédie » fiscale sur le bioéthanol. Sur tous ces points et sur d’autres, le ministre de l’Agriculture est en phase avec la ligne syndicale défendue parla Cgb.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture au
congrès de la Cgb. (© Terre-net Média)

« La libéralisation ne va dans le sens de la modernisation et de la compétitivité. Et surtout, elle fragilise ceux qui ont pris des risques ». Le ton de la 90ème assemblée générale de la Confédération générale des planteurs de betteraves a été donné dès son ouverture par Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture. Avec Eric Laisné, président sur la Cgb, il est en phase sur les sujets d’actualité de la filière sucre, sur la Pac pour l’après 2013 mais aussi sur ceux ayant trait à la politique nationale, à 5 mois des élections présidentielle et législatives.

Une libéralisation prématurée de la production de sucre sera forcément dommageable

« Atterré par une commission qui veut détruire la filière sucre en supprimant les quotas et le prix minimum », le président de la Cgb a ainsi reçu le soutien de l’hôte de la rue de Varenne. Le ministre souhaite que le régime des quotas soit prolongé jusqu’en 2020 et il défendra à Bruxelles, « le triptyque régulation, prix minimum et accords professionnels ». Selon lui, la filière betterave est un exemple de stabilité avec des outils disponibles pour éviter la volatilité. Une libéralisation prématurée de la production de sucre sera forcément dommageable.

En fait, Eric Laisné ne comprend pas pourquoi la Commission européenne a cédé au dernier moment aux pressions des pays les plus libéraux, en retenant dans sa proposition législative sur la Pac de l’après 2013 la suppression des quotas dès 2015. Cette prise de position est même à contre courant de celle défendue par le Parlement européen.

Dogmatisme et impasse à gauche 

Eric Laisné et Bruno Le Maire sont aussi en phase pour donner à la filière de production de bioéthanol la stabilité nécessaire pour assurer son développement afin que « la France reste un leader industriel ». « La comédie que jouent l’Assemblée nationale et le Sénat (depuis qu’il est passé gauche – ndlr) « a assez duré » a déclaré le président de la Cgb. « On ne peut pas avoir une filière compétitive si on change tous les ans les règles fiscales », a ajouté le ministre de l’Agriculture qui a pointé la contraction entre la volonté d’accroître la production d’énergie renouvelable et les freins portés au développement de la production de bioéthanol en prétextant qu’elle concurrence la production alimentaire. Or « d’autres menaces existent, comme l’artificialisation des terres », a rappelé le ministre.
Cette « comédie » fiscale illustre la vive opposition entre la gauche et l’Ump sur leur programme agricole respectif pour l’après 2012. Le ministre de l’Agriculture n’a pas hésité à souligner le dogmatisme de l’accord de législature des Verts et du PS pour 2012/2017. Si leur programme de législature est appliqué, « il conduira l’agriculture dans une impasse », assuré Bruno Le Maire, toujours heureux d’être à son poste.

En fait, se donner comme échéance l’année 2020 permettrait à la filière betteravière, aidée par une conjoncture porteuse, de pouvoir réduire suffisamment ses coûts de production de 2 % à 4 % par an pour être compétitive vis-à-vis du Brésil. Eric Laisné porte en effet beaucoup d’espoir sur le programme Aker sur le génome de la betterave pour mettre au point des variétés d’hiver et pour allonger ainsi les campagnes sucrières.

Eric Laisné a prêché un convaincu en dénonçant les excès du verdissement de la Pac. « La copie est en effet à revoir », a défendu Bruno Le Maire. « Ça fera partie de mes objectifs si je suis ministre de l’Agriculture l’an prochain », a-t-il ajouté. Les critiques très sévères d’Eric Laisné ont aussi porté sur la volonté de la Commission de fixer à 40 % le taux de convergence des aides dès la première année. L’objectif est en effet démesuré et « quand la marche est trop haute, le risque de se casser la gueule est important ! », a surenchéri Bruno Le Maire. En fait, le président de la Cgb opte pour une convergence progressive d’ici 2020 afin d’amortir une baisse des droits, qu’il n’exclut pas atteindre 100 euros par hectare.

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement